Malfaçon

subs. fém.

Défaut existant dans un travail et provenant de causes diverses, telles que : emploi de matériaux de mauvaise qualité et non proportionnés au travail; incorrection dans l'exécution ou inexécution des clauses d'un marché.

Les malfaçons entraînent la réfection du travail mal fait, ou une indemnité pécuniaire ou la résiliation d'un marché, et en tous cas la responsabilité de l'entrepreneur.

Les malfaçons peuvent venir de causes différentes. Quand elles sont dues à la mauvaise exécution dans le travail, il y a lieu à diminution sur le prix convenu, ou à réfection de la partie jugée insuffisante.

En ébénisterie, les malfaçons peuvent être dues à la mauvaise exécution, c'est-à-dire à des placages mal faits, à des collages imparfaits, à des assemblages qui ne joignent pas, enfin à une négligence quelconque : des moulures mal terminées, des bois insuffisamment secs, des fonctions qui se font mal dans l'ouverture des portes ou des rayons, etc.

En menuiserie, la malfaçon la plus à redouter est celle provenant de l'emploi de bois vert. Celle-là entraîne le rejet du travail. Il n'est pas, en effet, de réparation possible qui porte un remède effectif à une menuiserie faite avec du bois trop vert.

Les assemblages mal faits, les panneaux trop minces, les nœuds bouchés par des tampons, l'emploi de bois non dépouillés d'aubier, sont autant de motifs à malfaçon.

En charpente, l'emploi de bois non secs, les assemblages mal faits ou faits autrement que ne l'indique le plan, des équarrissagee trop forts ou trop minces; des solives, poutres, poteaux, chevrons, etc., employés en trop grande ou en trop minime quantité; l'emploi de bois noueux, tordus, etc., sont les causes ordinaires de malfaçon dans les travaux de charpente.

Les malfaçons peuvent aussi être produites du fait que l'on ne s'est pas tenu aux plans remis pour un travail ou au cahier des charges qui l'accompagne. Les conditions d'un travail étant bien stipulées par les plans dressés et par le cahier des charges, l'entrepreneur ne doit, en aucun cas, s'écarter de ces conventions, fût-ce même pour apporter une amélioration profitable au travail. L'entrepreneur doit strictement se tenir aux conventions établies et il ne doit y contrevenir qu'avec une autorisation écrite de l'architecte ou du propriétaire s'il n'y a pas d'architecte au chantier.

La réfection des malfaçons entraîne, bien entendu, un délai dans le règlement.

Tout travail peut être l'objet de recherches de malfaçons, tant qu'il n'a pas été reçu définitivement par l'architecte ou le propriétaire. Cette réception définitive doit être stipulée par écrit.

Lorsque la réfection d'une malfaçon entraîne la réfection d'une partie bonne avoisinante, la réfection de cette partie bonne est à la charge de l'entrepreneur accusé de la malfaçon. L'entrepreneur a donc tout intérêt à se montrer très scrupuleux dans l'observation des conditions établies et dans celles des règles de l'art, puisqu'il peut être obligé, s'il y a malfaçon, à refaire même d'autres travaux que les siens.

Mise à jour 2019-01-04


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Dictionnaire pratique de menuiserie ébénisterie charpente - Justin Storck Nouveau dictionnaire pratique du bois de menuiserie ébénisterie charpente Georges Cartannaz