subs. fém.
I. Comble brisé dont la forme est attribuée à l'architecte Mansard (Voy. comble); la forme de ce comble fait profiter d'un étage de plus pour pièces habitables.
Il est vraisemblable que Mansard, mort en 1666, est seulement celui qui a fait revivre en France l'usage des combles brisés, dont le principe, composé par Antonio Segallo, a été employé par Michel Ange à la construction du Dôme de Saint-Pierre de Rome,
Krafft fait observer que les premières constructions pour lesquelles on ait fait usage des combles brisés ont été faites sur la partie du Louvre bâtie sous Henri II, par Pierre Lescot, mort en 1570, bien avant la construction du château de Chilly ou du château de Maisons où, pour la première fois, Mansard fit usage des combles brisés.
Il n'est pas rare de voir des inventions anciennes et peu remarquées porter définitivement le nom de celui qui les a vulgarisées.
Quoi qu'il en soit, les mansardes ont rendu de grands services ; elles permettent d'avoir un logement de plus avec des frais moindres que ceux entraînés par une surélévation de murs ; elles démarquent plus nettement les appartements des dépendances, donnent à la silhouette de la maison une forme plus pittoresque, diminuent la hauteur excessive que l'on donnait aux toits en supprimant leur sommet aigu et en le remplaçant par un faux comble très surbaissé.
II. Par extension, on a donné le nom de mansardes aux pièces situées dans les combles à la Mansard. Ces pièces sont presque toujours réservées à un domestique ou à des locations bon marché.
III. Les fenêtres droites éclairant l'intérieur des combles brisés se nomment aussi mansardes.
La figure 2289 est la forme d'un comble brisé, tracé d'après la méthode de Bélidor. Les jambes de forces, l'entrait, les aisseliers, les goussets (voy. ces mots), sont taillés en dedans suivant le cintre que doit avoir la voûte en bois. Toutes ces pièces sont assemblées à tenons, mortaises et embrèvements. On remarque sur leurs faces de parement les mortaises dans lesquelles doivent s'assembler les pannes intérieures, pour la construction de la voûte, dans chaque travée. Les pannes sur lesquelles s'appuient les chevrons de brisis sont portées par des chantignoles à entailles pour les écarter des jambes de force ; elles sont fixées par des boulons.
La courbe formant l'intrados est, dans la figure 2289, l'anse de panier (Voy. ce mot.)
Mise à jour 2019-01-04