Moise

subs. fém.

MoiseDans le vieux français, moise et maison signifiaient moitié ; dans l'abrégé du parallèle des langues française et latine du père Phil. Monet (1631), on trouve cette définition : « moise, tref scié an long à la juste épesseur d'une demi poutre ».

La véritable signification du mot moise était donc « moitié d'une poutre fendue en long ».

Aujourd'hui, on donne le nom de moises aux pièces jumelles de bois qui servent à relier entre elles plusieurs pièces de bois et à les maintenir à une distance fixe.

Une moise ne peut donc, seule, moiser. (Voy. ce mot) ; il faut qu'elle soit jumelée à une autre moise.

Une pièce de bois qui ne serait pas jumelée, serait une lierne. (Voy. ce mot.)

Les moises sont, le plus souvent, reliées entre elles par des boulons. Dans la figure 2515, les pièces M. M. sont les moises.

Les moises peuvent être horizontales ou biaises (fig. 2516). Dans cet exemple, elles sont entaillées à mi-bois pour envelopper les pièces moisées ; nous les avons montrées sous les aspects de devant et de derrière.

La moise horizontale peut avoir à envelopper des pièces biaises. Fig. 2317.

Les moïses peuvent être sans entailles et simplement boulonnées aux pièces à réunir. Fig. 2318.

L'assemblage des moises est dit à mi-bois lorsque chaque moise et les pièces moisées sont également entaillées du quart de l'épaisseur de ces dernières.

Il faut laisser entre les faces des moises un jour égal au double de la quantité dont on a diminué la profondeur de leurs entailles ; ce jour est nécessaire pour pouvoir serrer à volonté les assemblages des moises.

La figure 2519, représente une disposition de charpente dans laquelle les moises MM, sont débillardées de façon que leurs faces en parement soient parallèles à celles des pièces moisées, tandis que les faces d'épaisseur, font un angle avec les arêtes de ces pièces.

Dans beaucoup d'anciennes charpentes, les moises étaient serrées par des clefs ou des clavettes en bois.

Quand il s'agit de lier ensemble des pièces de bois très distantes les unes des autres, on laisse dépasser l'extrémité des moises d'une quantité suffisante pour que les entailles résistent aux efforts à supporter, et l'on fait ces entailles à queue d'hironde. Fig. 2520.

On donne le nom de moise de décharge à celle qui est posée obliquement pour supporter un poinçon; et le nom de moise de tête à celle qui est posée obliquement sur la tête des pieux d'une digue.

Men. On dit parfois moiser pour chevaucher, c'est-à-dire lorsque les deux joints de rallongement d'une partie ne se trouvent pas en face l'un de l'autre. (Voy. chevaucher.)

Mise à jour 2019-01-04


Lettres

Ce dictionnaire en version papier

Dictionnaire pratique de menuiserie ébénisterie charpente - Justin Storck Nouveau dictionnaire pratique du bois de menuiserie ébénisterie charpente Georges Cartannaz