subs. fém.
Arch. Saillie à profils variés, que l'on exécute sur un travail de menuiserie, d'architecture, de serrurerie, pour en rendre l'aspect moins monotone.
Les moulures servent également à accentuer certaines parties d'un travail.
Les petites moulures ou moulures simples telles que le filet ou listel (a), le congé (f), le chanfrein (e), le cavet (c), le quart de rond (d), la baguette (b) (Voy. ces mots), fig. 2549, servent à relier ou à accompagner les grandes moulures ou moulures composées, telles que le tore (A.), la gorge (B), la doucine (C), le talon (D), la scotie (E). (Voy. ces mots), fig. 2550.
Toutes ces diverses moulures peuvent se combiner entre elles et forment un corps de moulure. fig. 2551.
La réunion de diverses moulures forme les corniches, les chambranles, les cymaises, les archivoltes, les bases de colonnes, etc.
Sous le rapport de la décoration on distingue les moulures unies ou lisses et les moulures ornées qui sont garnies de sculptures ornementales en creux ou en relief.
Les moulures sont généralement prises dans la masse de la pierre ou du bois.
En menuiserie, on nomme moulures rapportées celles que l'on applique sur une boiserie, un mur, un plafond, etc.
Celles que l'on trouve dans le commerce et qui sont faites par des spécialistes appelés mouluriers sont dites moulures marchandes.
Sur les lambris et travaux analogues les moulures sont à grand cadre (fig. 2552), quand elles forment saillie sur le nu du bâti, qu'elles soient élégies, c'est-à-dire prises dans la masse ou qu'elles soient embrevées. Elles sont à petit cadre quand elles sont au même nu que le bâti. Fig. 2553.
On dit qu'une moulure est couronnée lorsqu'elle est surmontée d'un listel ; une moulure inclinée est celle dont la partie supérieure est en retrait pour donner plus d'importance à la saillie; une moulure, qu'elle soit lisse ou ornée, doit toujours être dans le style du travail sur lequel elle est faite ou rapportée. Beaucoup de styles ont des profils de moulures semblables; quelques profils cependant sont d'un style et ne sauraient être d'un autre.
Ce sont là des règles que l'ébéniste non plus que le menuisier ne sauraient oublier. (Voy. Louis XIV, Louis XV, Louis XVI.)
La même recommandation s'impose pour les moulures ornées. Les sculptures dont elles sont garnies doivent toujours être de même style que l'objet sur lequel on les exécute.
La mouluration, tant au point de vue du profil qu'à celui de l'ornementation de la moulure, fait donc partie des connaissances absolument indispensables à ceux qui travaillent le bois. On comprendra sans peine qu'une œuvre, si parfaite fût-elle par l'exécution, demeurerait absolument sans aucune valeur artistique si l'on y rencontrait le moindre barbarisme de mouluration.
Les travaux de menuiserie et d'ébénisterie parus aux mots précédents donnent déjà un grand nombre de moulures lisses et ornées : nous en ajoutons quelques autres ci-après :
Fig. 2554. Moulure XIIe siècle. Portails des Eglises de Moissac et de Saint-Denis.
Fig. 2555. Moulure XIIIe siècle, Cathédrale d'Amiens.
Fig. 2556. Moulure XIIIe siècle, frise de boiserie, Cathédrale d'Amiens.
Fig. 2557. Moulure XIIIe siècle, frise, Cathédrale d'Amiens.
Fig. 2558. Moulure XVe siècle (Louis XII), stalle de chœur, Cathédrale d'Amiens.
Fig. 2559. Moulure XVe siècle (Louis X), décoration de bahut.
Fig. 2560. Moulure XVIe siècle.
Fig. 2561. Moulure XVIe siècle, encadrement de panneau, Musée du Louvre.
Fig. 2562. Moulure XVIe siècle, encadrement de panneau. Musée de Cluny.
Fig. 2563. Moulures XVIIIe siècle. L'industrie moderne s'est préoccupée de la sculpture mécanique des moulures, et est arrivée à produire presque tous les modèles d'ornements sur presque tous les profils. Il faut même ajouter que la régularité trop précise, trop absolue, de ces sculptures est une cause de défaveur; elle donne aux meubles ou aux menuiseries une raideur désagréable et l'œil se fatigue de ces ornementations si identiquement semblables. On n'en fait du reste usage que pour les travaux d'ordre inférieur.
Nous donnons quelques exemples ci-après, avec leurs indications de prix.
PRIX : par mètre.
Nom de la moulure
Fig. 2563A. Raie de cœur.
Fig. 2363B. Entrelacs.
Fig. 2563C. Piastre trèfle.
Fig. 2564. Piastre ronde.
Fig. 2565. Pointes de diamant.
Fig. 2566. Pointes de diamant tronquées.
Fig. 2567. Ruban.
Fig. 2568. Oves.
Les systèmes sont nombreux des machines inventées pour exécuter les moulures; nous nous bornons donc à signaler les modèles suivants :
Fig. 2568A. Machine à faire les moulures à rainures. Système Jametel. Prix 700 fr.
Fig. 2568B. Machine à faire les moulures droites sur bois dur. Système Jametel. Prix : de 300 à 400 fr.
On donne aussi le nom de moulures aux outils à fût qui servent à moulurer les différentes parties d'un ouvrage; ils prennent habituellement le nom de la moulure qu'ils servent à pousser.
PRIX : Charpente, au mètre linéaire, sur chêne :
Le centimètre développé au cordeau; fait au chantier..............P. 0 12 S. 0 12
Le centimètre développé au cordeau; fait sur le tas...............P. 0 18 S. 0 18
Les prix sur sapin sont diminués d'un cinquième. Courant circulairement en plan ou en élévation, au chantier . . ........P. 0 24 S. 0 12
Courant circulairement en plan ou on élévation, fait sur le tas......... 0 36 0 3ti
A double courbure; fait au chantier ... 0 36 0 36 — fait sur le tas ... . 0 54 0 ,Vi
Les arrêts sont comptés pour un mètre linéaire. Les moulures grossièrement faites, devant être recouvertes en plomb ou en zinc sont comptée? 3/10 en moins des prix ci-dessus.
PRIX : menuiserie (vieux bois) du mètre linéaire : Moulures; bordure; cimaise: corniche ; ordinaires, sans coupes d'onglet :
Reposées en sapin...........P. 0 268 S. 0 2:>
— en chêne........... I) 34 0 23
PRIX : Vov. Bordure. cadre, dépose, feuillure, plinthe.
Reposées en sapin...........P. 0 268 S. 0 2:>
— en chêne........... I) 34 0 23
PRIX : Vov. Bordure. cadre, dépose, feuillure, plinthe.
Mise à jour 2019-01-04