Niveau

subs. masc.

Niveau d'eau, niveau à bulleI. Instrument dont on se sert pour déterminer la direction des lignes ou des surfaces horizontales.

On en distingue plusieurs sortes :

Le niveau d'eau, ordinairement employé pour l'arpentage, se compose d'un tube cylindrique en fer-blanc, dont les deux extrémités, se recourbant à angles droits, portent deux fioles en verre.

On verse dans l'appareil, aux trois quarts environ de la hauteur des fioles, de l'eau ou un liquide coloré.

Ce liquide remplit les deux fioles exactement à la même hauteur, et le rayon visuel qui passe par les deux surfaces du liquide détermine une ligne absolument horizontale.

Un pied à branches articulées supporte l'appareil.

Dans les bâtiments, on remplace par un tuyau en caoutchouc le tube en zinc de l'appareil, ce qui permet d'éloigner autant qu'on veut l'une de l'autre les deux fioles, et de renvoyer un point de niveau d'une pièce dans l'autre. Fig. 2618.

Le niveau à bulle d'air se compose d'un tube de verre A fixé dans une monture métallique dont le dessous est formé d'une platine B, et dont le dessus porte des ajours permettant de se rendre compte du déplacement de la bulle d'air.

Le tube est rempli d'eau ou d'alcool ; on ménage seulement la place d'une bulle d'air qui, une fois l'appareil hermétiquement clos, vient d'elle-même se placer à la surface du liquide.

Cette bulle se déplace suivant l'inclinaison donnée à la platiné; si, au contraire, la platine repose sur un plan parfaitement horizontal, la bulle prend exactement place au milieu du tube. Fig. 2619.

Niveau de maçon et niveau carréDans les appareils perfectionnés, l'ajour central est marqué de deux repères entre lesquels la bulle d'air doit venir exactement se placer, si la position du niveau est rigoureusement horizontale.

Le même principe est appliqué pour d'autres instruments, tels que : le niveau a lunette, le niveau a pinnules, le niveau de pente, etc.

Le niveau de maçon (fig. 2620), est formé de deux règles assemblées en a, à angle droit, et réunies par une traverse b. c. ; le sommet de ce niveau doit former un angle droit afin de pouvoir, au besoin, servir d'équerre. Le plomb d est suspendu à une ficelle passée dans un petit trou en a où elle est retenue par un nœud ou par une petite cheville; elle doit coïncider exactement avec le trait vertical e f, marqué sur la traverse, lorsque les deux pieds gh posent sur deux points absolument de niveau.

Pour déterminer le trait e f sur la traverse, on couche l'instrument sur une surface horizontale, on approche une règle assez longue contre les deux pieds g h, on couche une équerre à épaulement sur le niveau en appliquant son corps contre la règle, puis on fait glisser cette équerre jusqu'à ce que sa branche coïncide avec le point a, alors en prolongement de ce point a, on trace profondément la ligne e f; on vérifie l'exactitude du trait e f en retournant l'équerre.

Ce niveau est également employé par les charpentiers.

Le niveau carré (fig. 2621), ne diffère du précédent que par la forme; son principe est le même, mais il peut servir dans un plus grand nombre de cas, vu qu'en outre de l'usage que l'on en peut faire comme du niveau précédent, il peut s'appliquer par sa partie supérieure mn en dessous des pièces pour en déterminer l'horizontalité par le moyen de leur surface intérieure. On peut aussi l'appliquer latéralement par l'un de ses côtés mu, np, contre des pièces dont les faces doivent être verticales. Le fil à plomb fixé au point q du côté supérieur, doit toujours coïncider avec le trait rs, ou milieu de la traverse, tracé comme il a été dit précédemment. Ce niveau est employé par les menuisiers et les charpentiers.

Différents types de niveauxLe niveau dessous (fig. 2622), sert à placer les pièces de bois de niveau par leur face intérieure en y appliquant la règle a, b. Cet instrument peut aussi servir de niveau ordinaire en le retournant. Les deux trous cd sont destinés à loger le plomb suivant le sens selon lequel on se sert de l'instrument. La plaque ef étant appliquée au moyen d'une faible entaille et de deux vis sur la règle ab qui forme épaulement en dessous. L'instrument peut servir d'équerre à épaulement. Ce niveau est utilisé par les charpentiers, ainsi que celui représenté par la figure 2623.

Niveau de pente dont la base a b règle l'inclinaison.

Le niveau de talus (fig. 2624). Son côté ab sert à vérifier la position verticale; le côté cd donne le talus. Cet instrument, comme celui qui précède, servait à établir les pentes et talus selon lesquels certaines pièces doivent être posées.

Le niveau d'équerre est formé de deux branches assemblées d'équerre. L'une des branches est percée, à sa partie supérieure, d'un trou, au travers duquel passe un fil auquel est suspendu un plomb qui peut, sans frottement, flotter dans un petit évidement pratiqué au bas de la même branche (fig. 2625).

Le niveau à bulle d'air et les niveaux en bois se vérifient en les retournant bout en bout, et en observant si la bulle d'air ou le fil à plomb passe exactement au milieu des repères, ou sur la ligne de foi.

II. Dans un bâtiment en construction, on donne le nom de niveau, à une ligne tracée sur les murs de tous les étages, à 1 mètre de hauteur du sol définitif.

Cette ligne est ordinairement tracée par le maître compagnon maçon, à l'aide du niveau d'eau à tioles, montées sur un tuyau en caoutchouc.

Enfin d'autres niveaux servent pour les nivellements et pour l'arpentage ; ils sont tous basés sur les principes qui viennent d'être décrits.

Mise à jour 2019-01-04


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