Palplanche

subs. fém.

Planches épaisses ou madriers plantés verticalement dans le sol comme des pieux. Elles sont employées à former, autour des fondations, des cloisons qui ont pour but de prévenir les affouillements pouvant provenir de l'action de l'eau sur le fond ou de sources surgissant inopinément du fond.

Les palplanches servent également à contenir les terrains peu consistants, les empêcher de fuir sous la compression des constructions dont on doit les charger et aussi à contenir les terres dont on forme des batardeaux.

Les palplanches, quelle que soit leur destination, sont battues comme des pieux au moyen de sonnettes.

Elles étaient autrefois assemblées de diverses façons.

Fig. 2794. Assemblage de palplanches, dit à grain d'orge, usité pour les palplanches de peu d'épaisseur.

Fig. 2795. Dans cet assemblage, le grain d'orge était accompagné de deux bords plats pour ne pas diminuer trop la largeur des faces de parement de chaque palplancue ; cet assemblage s'employait pour les moyennes épaisseurs.

Fig. 2796. Assemblage de palplanches à languettes qui était réservé pour celles très épaisses.

Les extrémités inférieures étaient taillées de plusieurs manières, soit en pyramides comme les pieux, soit par deux plans répondant à leurs grandes faces (fig. 2797) qui la montre sur sa face la plus étroite, soit en forme de bédane (fig. 2798). Le plus grand nombre de constructeurs avaient adopté une taille qui tenait un peu de toutes les formes, c'est celle reproduite par la figure 2799. Le but de ces tailles était de faciliter le battage des palplanches pour que, d'elles-mêmes, elles descendissent verticalement en se serrant contre celles déjà battues et en suivant les rainures dans lesquelles on les engageait; résultat qui n'était pas toujours atteint.

Aujourd'hui, on se contente de laisser planes les quatre faces des palplanches, de les équarrir et de les dresser exactement.

Quand le sol dans lequel on doit enfoncer les palplanches est dur, on garnit l'extrémité de celles-ci d'un sabot en fer; et, pour éviter la difficulté de donner à ces sabots les formes qui viennent d'être décrites, ou se borne à tailler les extrémités en forme de pointes, comme des pieux.

Dans la fondation reproduite par les figures 2800 et 2801, deux files de palplanches, A, ont été battues en avant et en arrière de l'empattement du mur de quai avant d'établir les rainures et le plancher. Ces files de palplanches sont entremêlées de pieux dans le but de fortifier ces sortes de cloisons; disposition qui oblige à dresser les palplanches exactement à la longueur nécessaire à leur passage entre les pieux qui sont battus les premiers.

Les pieux servent à fixer les masses horizontales entre lesquelles les palplanches sont battues; c'est un excellent moyen pour en maintenir l'alignement.

Dans la construction reproduite par les figures 2802 et 2803, des pieux P sont battus extérieurement à la ligne des palplanches P'; ils portent des chapeaux C contre lesquels les palplanches sont appuyées d'un côté, tandis que du côté intérieur elles sont contenues par les assises D de la maçonnerie en pierres de taille.

Quand on a affaire à des fonds argileux et mous, on peut employer des palplanches verticales combinées avec des palplanches inclinées ; c'est un moyen efficace de contenir le sol des fondations et d'en rendre le tassement uniforme.

Les figures 2804, 2805 et 2806 montrent un exemple de ce genre. Dans ce cas, il a été battu deux piles de palplanches verticales, les joints d'une pile étant couverts par les palplanches de l'autre pile et extérieurement une troisième pile de pal-planches inclinées d'environ 60 degrés. On voit, en effet, par cette disposition que, pour qu'une palplanche verticale de la pile intérieure se torde ou s'écarte de la verticale, il faut qu'elle déplace non seulement les deux palplanches dont elle couvre le joint, mais toutes celles inclinées qu'elle rencontre sur sa longueur.