Lunette

subs. fém.

I. Constr. Evidement formé à la rencontre de deux voûtes en berceau. On donne souvent le nom de lunette au berceau même de la voûte. Ainsi on dira qu'une voûte d'arête est formée de quatre lunettes.

II. Petite ouverture pratiquée dans un toit et destinée à aérer la charpente.

III. Men. Ouverture circulaire ou elliptique, évasée et arrondie sur l'épaisseur, que l'on pratique sur les tablettes recouvrant les sièges des cabinets d'aisances. (Voy. abattant.)

IV. Charp. De deux voûtes en charpente qui se rencontrent et ne sont pas de même hauteur, la moins élevée s'appelle lunette.

V. On donne le nom de lunette à la pièce de charpente, taillée selon la courbure de l'arête de la lunette, qui est commune à la grande et à la petite voûte. Cette pièce, qui soutient les empannons cintrés et les liernes formant les surfaces des deux voûtes, est définie entre les surfaces parallèles d'intrados et d'extrados des deux voûtes.

Les lunettes répondent aux passages des portes ou des fenêtres. On peut en trouver un nombre considérable en combinant toutes les formes usitées pour les grandes voûtes avec les mêmes formes employées pour les petites voûtes, et aussi en combinant l'obliquité que l'on peut donner aux lunettes et même aux grandes voûtes, etc., etc.

La figure 2230 représente des Lunettes cintrées en demi-cercle pénétrant dans une voûte en berceau; c'est la plus courante et la plus simple des combinaisons de lunettes.

a, plein cintre vertical de la grande voûte en berceau, comprise entre deux pans de bois verticaux p ;

a', projection horizontale de l'espace couvert par le berceau et les deux pans de bois;

b, projection verticale du cintre d'une lunette et de la baie du pan de bois qui lui correspond, sur le plan vertical formant le parement extérieur de ce même pan de bois. La naissance de cette lunette est au niveau de celle du berceau;

b', projection verticale et projection horizontale de la baie dans le pan de bois ;

b", projection de la lunette dans le berceau;

c, projection sur le parement vertical du pan de bois d'une baie et d'une lunette, dont les naissances horizontales au niveau 1.2 sont plus élevées que celles de la grande voûte.

Cette projection est rabattue sur le plan de l'épure.

Les pieds-droits de cette lunette forment, au-dessous de la naissance de son cintre, entre le pan de bois et la grande voûte, des joues planes profilées par une partie du cintre de la grande voûte ;

c', projection de la baie dans le pan de bois;

c", projection de la lunette et de ses joues. Les courbes qui marquent les projections horizontales de ces deux lunettes sont obtenues par la méthode des sections parallèles, par une suite de plans horizontaux. Chacun de ces plans coupe les surfaces cylindriques des voûtes suivant des horizontales dont les intersections, en projection horizontale, déterminent les points des courbes pour chaque lunette.