Marchepied

subs masc.

MarchepiedI. Plancher à un ou plusieurs degrés ou marches servant d'estrade ou de support à un autel, à des stalles, à un lit, etc.

II. Petite échelle simple ou double à marches plates, assemblées entre deux montants ou petits limons. Cette échelle, faite en bois mince, peut se déplacer facilement; elle sert à divers usages dans l'intérieur de nos maisons.

Les marchepieds se tracent et se construisent comme les échelles ordinaires. (Voy. échelle.)

Les équerrages des rives devraient être corroyés à la fausse équerre; mais les limons, inclinés dans les deux sens et faits en bois peu épais, le faux équerrage est presque imperceptible.

Les marchepieds bas sont pourvus par derrière d'un châssis fixe et de traverses d'écartement qui les maintiennent debout. Fig. 2304.

MarchepiedDans les marchepieds hauts, le châssis de derrière est réuni à la partie supérieure des limons par des goupilles qui le font mobile.

L'écartement est maintenu au moyen d'embarre ou le plus souvent au moyen de crochets fixés sur le plat des limons. Fig. 2305.

Il se peut également que ce châssis postérieur soit fixe quaud la hauteur maxima que l'on veut atteindre en se servant du marchepied est prévue, comme par exemple pour une bibliothèque ou pour le service d'une magasin.

Les figures 2306 et 2307 montrent la vue latérale et la vue de face d'un marchepied de ce genre exécuté par M. Lambinet, menuisier à Bordeaux.

Marchepied de bibliothèque ou magasinPour le service des magasins, cuisines, offices, etc., il se fait des chaises-marchepieds formant chaise (fig. 2308) et qui, développées, forment des marchepieds. Fig. 2309.

Ces chaises-marchepieds valent depuis 10 francs en hêtre et 15 francs en chêne.

Nous trouvons sous la signature de M. Dufournet, dans l'Art de la Menuiserie, par Roubo (1), menuisier du XVIIIe siècle, les procédés suivants pour tracer un marchepied. Nous lui empruntons les figures 2304, 2305, 2310 à 2316 b et texte correspondant.

On commencera par faire la coupe à volonté ou suivant la mesure donnée (fig. 2304) en ayant soin de mettre le montant de derrière hors d'aplomb d'au moins 5 centimètres afin que l'on puisse monter sur la dernière marche sans faire basculer le marchepied en avant. La hauteur des marches variera suivant la hauteur de l'écartement du marchepied. Cela posé, on fixera la dernière marche à volonté, et du dessus de cette marche jusqu'à la ligne de terre on divisera la rive du limon en autant de parties que l'on voudra avoir de marches. Par tous les points de division on mènera des lignes horizontales qui figureront le dessus des marches. Ensuite on prendra l'épaisseur que l'on reportera sous chaque ligne horizontale, et les parallèles mêmes détermineront les marches.

Chaise marchepiedPour faire la projection verticale (fig. 2310), on prendra sur la coupe (fig. 2304), l'étendue e h, que l'on reportera sur la perpendiculaire e k (fig. 2310). Par le point k on mènera une ligne horizontale et, à une distance quelconque de ce point on abaissera une ligne perpendiculaire à droite et à gauche de laquelle on portera la moitié de la largeur; et, opérant de même dans le bas, par les points obtenus, on mènera des lignes divergentes qui figureront la largeur du marchepied. Ensuite on portera l'épaisseur en dehors et on mènera deux parallèles, ce qui déterminera la rive du devant du limon. Pour avoir les deux arêtes de champ de derrière du limon, on prendra sur la coupe (fig. 2304), la distance ab qu'on reportera sur le bas de la projection verticale (fig. 2310), et par le point 6, on mènera une ligne horizontale jusqu'à la rencontre des arêtes des deux extrémités du devant élevées perpendiculairement. Par les points d'intersection on mènera des parallèles qui seront les arêtes de derrière demandées. Pour déterminer les montants de derrière, on prendra sur la coupe (fig. 2304) les distances de e en f et de e en i que l'on portera sur la ligne ek (fig. 2310), de e en f et de e en i ; par ces points on mènera des lignes horizontales qui viendront couper les perpendiculaires élevées des deux arêtes du devant des limons, par des points quelconques, et tous ces points d'intersection détermineront les arêtes des montants de derrière.

MarchepiedPour déterminer les montants, par le point i du dehors on ajustera une fausse équerre à la hauteur du point de centre qui a servi à arrondir le bout du limon reporté sur la ligne e k, et par tous les autres points d'intersection on mènera des parallèles,

Pour les traverses d'écartement, on prendra toutes les lignes d'arrasements sur la coupe (comme pour les montants) et on les reportera sur la droite e k ; par tous les points que ces lignes détermineront, on mènera des lignes horizontales qui couperont les arêtes des montants de derrière; par tous-ces points d'intersection on abaissera des perpendiculaires et les traverses se trouveront ainsi déterminées.

Pour la division des marches, on prendra sur la coupe (fig. 2304) la distance e a, que l'on reportera autant de fois que l'on aura de marches sur la ligne du milieu de la projection (fig. 2310). Pour avoir la largeur des marches on prendra sur la coupe (fig. 2304), la distance a b, que l'on reportera à la suite des points de division. Pour l'épaisseur, on prendra la distance du point a à la première ligne ponctuée qui est le dessous de la marche (fig. 2304) et on portera cette distance en contre-bas des points de division (fig. 2310) ; par tous les points obtenus on mènera des lignes horizontales, et le tracé de la projection se trouvera ainsi terminé.

MarchepiedPour ce qui est du tracé sur le champ des marches et des limons, le principe est le même que pour l'échelle double. Quant au tracé des limons sur le plat, c'est la coupe qui le donne. On observera que les marches pour ces sortes de marchepieds sont tracées d'équerre sur le plat. Fig. 2311.

Les marchepieds avec montants mobiles se tracent et les marches s'assemblent de même que dans le précédent. Excepté en ce qui concerne la traverse d'écartement qui se trouve remplacée par un crochet en fer ; de même, les extrémités des montants, au lieu d'être assemblées, sont retenues par un boulon à écrou. Fig. 2303.

Pour en faire l'élévation perpendiculaire à la coupe (fig. 2312) on prendra la distance A B (fig. 2305), que l'on reportera sur la perpendiculaire C D (fig. 2312). On déterminera la largeur dans le haut et dans le bas à volonté; et, pour faire la division des marches, on n'aura qu'à se reporter à la démonstration faite ci-dessus pour les marchepieds assemblés avec traverse d'écartement.

Pour ce qui est de l'arrasement des marches sur le plat, il est utile d'établir une section de deux marches comme pour les marchepieds ordinaires, et cela en prenant comme il est indiqué (fig. 2313) deux marches correspondantes a b. On élèvera le point d'arrasement du devant de la marche b perpendiculairement et celui de derrière de même jusqu'à la rencontre d'une ligne horizontale quelconque qui représentera par exemple le devant de la marche 5. Fig. 2314.

Ensuite on prendra la largeur de la marche pour ce qu'elle est et la rencontre des perpendiculaires élevées des points d'arrasements avec la marche 5 donnera l'équerrage pour tracer l'arrasement cherché.

Tracé d'échelon marchepiedLa figure 2315 représente encore une manière de tracer les échelons : supposant que l'on connaisse la longueur du premier et celle du dernier, on n'aura qu'à faire la proportion existant entre le nombre d'échelons et les longueurs des deux échelons qui sont connues, et cela, en faisant la division par les nombres d'échelons de la différence existant entre le premier et le dernier.

Deuxième manière de tracer les échelons (fig. 2316). Les échelons étant corroyés, on les rassemblera par une ligne milieu. Ensuite on prendra la moitié de la ligne du dessus du premier échelon, que l'on reportera sur sa ligne respective, à droite et à gauche de la ligne milieu, et on opérera de même pour le dernier. Par les points obtenus, on mènera les deux divergentes qui détermineront les arrasements du dessus de chaque échelon. Ensuite, pour avoir les arrasements vrais, on construira le plan auxiliaire que représente la figure 2316A , sur lequel on tracera deux échelons correspondants, comme, par exemple, ceux 5 et 6, qui sont placés à leur distance respective, suivant la division faite sur la hauteur. Puis, par les points des extrémités, on mènera les divergentes et le tout déterminera une section de l'échelle étant montée et en même temps servira à ajuster la fausse équerre pour tracer les arrasements vrais des échelons, ainsi que l'oblique des mortaises dans les montants. On observera que la fausse équerre qui a servi à tracer les échelons est la même que celle pour les mortaises, comme on peut le voir dans la figure 2316A.

Troisième manière de tracer les échelons (fig. 2316B ). Elle ne diffère en rien de celle expliquée ci-dessus sauf que, au lieu de reporter les échelons à droite et à gauche au moyen d'une ligne milieu, on les placera d'équerre d'un bout et l'arrasement se déterminera par une ligne oblique du même côté.

(1) Réédité par Juliot, à Dourdan (S.-et-O.).

Mise à jour 2019-01-04


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