subs. fém.
I. Charp. Pièce de bois P, placée horizontalement sur les arbalétriers des fermes d'un comble.
Ces pièces de bois soutiennent les chevrons, lesquels portent, par le bas sur la sablière, et par le haut au faîtage ou panne faîtière. Lorsque les chevrons doivent avoir une longueur dépassant les limites de 2 à 3 mètres, on les soutient par des pannes qui divisent leur longueur en parties moindres que cette limite et permettent ainsi d'employer pour chevrons des bois n'ayant pour longueur que la portée d'une panne à l'autre. Les pannes sont soutenues par des pièces de bois C, chantignolles, distribuées à égales distances les unes des autres dans la longueur du bâtiment (fig. 2827). Elles sont fixées aux arbalétriers par embrèvement ou par de gros clous. Les chantignolles sont placées de façon que les pannes, n'ayant pas une longueur trop grande par rapport à leur équarrissage, ne fléchissent pas sous le poids des chevrons qu'elles ont à supporter.
Plus le nombre de pannes employées dans les pentes d'un toit est grand, plus compliquées sont les fermes du comble. Dans la figure 2828, il y a trois pannes P par égout.
Pour faire reporter le poids des pannes sur le poinçon où leur résultante se trouve verticale et dans l'axe du poinçon qui ne peut descendre, étant soutenu par les assemblages des arbalétriers, on soutient les pannes par des pièces de bois A, appelées liens (fig. 2829) ; ces liens sont assemblés dans les arbalétriers précisément au-dessous des points d'application des pannes; autrement la pression des pannes et la résistance des liens feraient serpenter les arbalétriers et déformer les plans de la toiture.
Lorsque les murs de refend parallèles au pignon d'un bâtiment sont assez rapprochés les uns des autres ou situés aux emplacements correspondant à des fermes transversales et qu'ils s'élèvent jusque sous les pans du toit, ils tiennent lieu de fermes et soutiennent les pannes (fig. 2830). Quand les murs de refend sont trop écartés, les pannes sont soutenues intermédiairement par des fermes.
Dans quelques anciennes charpentes, on trouve que les chevrons, au lieu de porter sur les pannes, sont assemblés à celles-ci à tenons et mortaises; dans d'autres, les pannes sont assemblées dans les arbalétriers à tenons et mortaises, ou à paumes. Ces dispositions, qui avaient surtout pour objet de diminuer le cubage des bois, ont été abandonnées à cause des complications qu'elles apportaient dans le travail et aussi parce qu'elles affaiblissaient les pannes et les arbalétriers.
On appelle pannes de brisis celles qui sont placées à la rencontre des deux rampants d'un comble brisé, tel qu'un comble à la Mansard. Elles sont désignées par la lettre P sur la figure 2831 ; elles font à l'égard des chevrons du faux comble l'office de sablières. Quelquefois elles forment corniche pour rejeter les eaux du faux comble sur les brisis; d'autres fois elles sont arrondies en gros cordons saillants. On les enveloppe alors d'une feuille de métal, plomb ou zinc, que l'on fait descendre en bavette par-dessus les ardoises ou les tuiles des brisis. En aucun cas les pannes de brisis ne dispensent de véritables pannes pour appuyer les bouts supérieurs des chevrons des pans de brisis.
Quand la largeur du bâtiment s'y prête et que l'on veut rendre le grenier habitable, on donne aux fermes la forme reproduite par la figure 2832, dans laquelle une ferme partielle composée d'un second tiranf T', que l'on nomme entrait, d'un poinçon, de deux liens, de deux arbalétriers et d'un poinçon, est élevée au-dessus du tirant T par deux jambes de force J, dont la stabilité est assurée par deux aisseliers A qui s'y assemblent ainsi que dans l'entrait.
Dans ce cas, les arbalétriers de la ferme partielle portent chacun trois pannes, dont l'effort est soutenu par les liens, les contre-fiches et l'entrait; celui-ci, dans noire exemple, est prolongé et la panne repose dessus directement.
On appelle pannes à liernes celles qui sont assemblées entre les arbalétriers, et on donne en certaines localités le nom de panne faîtière au faîtage qui fait le sommet de la ferme et reçoit l'extrémité supérieure des chevrons
II. La panne d'un marteau est l'extrémité amincie du marteau, celle qui est opposée au gros bout dont on se sert pour frapper (Voy. marteau.)
PRIX : Voy. coupement.
Mise à jour 2019-01-04