Panneau

subs. masc.

Assemblage des panneauxI. Nom que l'on donne en général à toute partie d'un ouvrage d'architecture, en pierre, plâtre, bois ou métal, offrant une surface entourée d'une bordure unie ou moulurée formant encadrement.

La surface du panneau peut elle-même être ornée d'élégis, de moulures ou de sculptures. Les panneaux peuvent être en longueur ou en hauteur ; ils peuvent être encadrés de moulures rectilignes ou cintrées ou de formes irrégulières.

Dans la menuiserie, les panneaux s'assemblent à languettes dans les rainures poussées sur les bâtis devant les entourer.

Ils sont formés par des planches entières ou refendues par frises, jointes à rainures et languettes, le plus souvent collées.

L'épaisseur des panneaux, varie selon la nature de l'ouvrage ; le bois doit en être très sec; ceux en chêne devraient toujours être faits en bois sur mailles.

Panneau en bois sculpté d'un buffet d'orgue de la cathédrale de Reims (XIIIe siècle)Quand le travail le permet, pour éviter d'avoirdes panneaux d'une trop grande largeur, on augmente leur nombre en les séparant par des montants intermédiaires.

Dans les lambris sur mur, ayant des panneaux d'une certaine largeur, qui peut quelquefois dépasser un mètre, les panneaux doivent être renforcés par des barres à queues assemblées avec les bâtis (voy. Barre), on les consolide aussi par le marouflage (voy. ce mot). Quand les lambris sont à deux et que l'épaisseur des panneaux le permet, ils peuvent être maintenus par des clefs. (Voy. Clef.)

Malgré son éloignement du mur et les barres à queues, chaque pièce du panneau doit être nervée de une ou de deux rainures, suivant sa largeur, pour éviter que l'humidité les fasse se creuser au parement. En général les languettes des panneaux ne doivent pas toucher le fond des rainures des bâtis en largeur, afin de leur permettre de se dilater sans se gondoler.

Panneau en bois sculpté au soubassement du portail des libraires, cathédrale de Rouen (XIVe siècle)Les panneaux à plate-bandes sont réglés avec des petites cales en bois tendre, de 0m,02 à 0m,03 de long, qui s'écrasent par la pression du panneau quand il se dilate. (Voy. Dilatation.)

Suivant la place qu'ils occupent dans un lambris ou dans une porte, les panneaux prennent différents noms : les panneaux d'appui sont ceux qui sont placés dans la partie basse, les panneaux du haut sont placés au-dessus des panneaux d'appuis; ils en sont parfois séparés par un panneau de frise, qui a moins de hauteur que de largeur. En général ils sont en bois couché, c'est-à-dire dans le sens des traverses. On place aussi quelquefois des panneaux de frises au-dessus du panneau du haut. (Voy. lambris et porte.)

Panneau en bois sculpté à l'église Saint-Germain - l'Auxerrois à Paris (début du XVe siècle)Suivant les reliefs ou la manière dont les panneaux sont assemblés dans les bâtis, on distingue : les panneaux arasés aux deux parements. Fig. 2833.

Les panneaux arasés sur un parement A ; et à glace au deuxième B. Fig 2834.

Les panneaux à glace aux deux parements (fig. 2835) qui entrent à vif dans le bâti.

Les panneaux à plates-bandes simple ou carrées (fig. 2836), et les panneaux à plates-bandes moulurées. Fig. 2837.

Les panneaux à plates-bandes sont susceptibles d'avoir un des parements arasé ou à glace, ainsi que des plates-bandes différentes aux deux parements.

Les panneaux à tables saillantes ou embrevés, ou panneaux recouverts (fig. 2838), sont ceux qui forment une saillie sur le bâti; l'arête peut en être moulurée.

Panneau en bois sculpté provenant d'une stalle de chœur de la cathédrale d'Amiens (XVe siècle)Les panneaux flottés (fig. 2839) (voy. flottage et porte) se font pour les portes dont la disposition des bâtis n'est pas la même aux deux parements, et qui sont élégis pour laisser la place d'un battant ou d'une traverse n'existant que sur une face.

Les panneaux sculptés, offrant des saillies sur le nu d'un panneau uni ou sur la table formée par les plates-bandes, doivent être élégis pour ménager les masses demandées par le sculpteur.

Ce sont les panneaux sculptés qui forment la décoration ornementale de la plupart des travaux de menuiserie ou d'ébénisterie.

Nous en donnons quelques exemples pris à toutes époques.

Fig. 2840. Panneau en bois sculpté d'un buffet d'orgue de la cathédrale de Reims (XIIIe siècle).

Fig. 2841. Panneau en bois sculpté au soubassement du portail des libraires, cathédrale de Rouen (XIVe siècle).

Fig. 2842. Panneau en bois sculpté à l'église Saint-Germain - l'Auxerrois à Paris (début du XVe siècle).

Fig. 2843. Panneau en bois sculpté provenant d'une stalle de chœur de la cathédrale d'Amiens (XVe siècle).

Fig. 2844. Panneau de lambris, bois sculpté, à plis, serviettes ou parchemins (XVe siècle).

Panneau de lambris, bois sculpté, à plis, serviettes ou parchemins (XVe siècle)Panneau en bois sculpté, hôtel de ville d'Audenarde (début du XVIe siècle)

Fig. 2845. Panneau en bois sculpté, hôtel de ville d'Audenarde (début du XVIe siècle).

Fig. 2846. Panneau en bois sculpté, au musée de Cluny à Paris (milieu du XVIe siècle).

Panneau en bois sculpté, au musée de Cluny à Paris (milieu du XVIe siècle)Panneau en bois sculpté, par Jean Goujon, provenant des portes de l'église de Saint-Maclou à Rouen (fin XVIe siècle)

Fig. 2847. Panneau en bois sculpté, par Jean Goujon, provenant des portes de l'église de Saint-Maclou à Rouen (fin XVIe siècle).

Fig. 2848. Fragment d'un panneau de porte, en bois sculpté (début du XVIIe siècle, époque Louis XIV).

Fragment d'un panneau de porte, en bois sculpté (début du XVIIe siècle, époque Louis XIV)Bas de panneau en bois sculpté, provenant des boiseries du chœur de Notre-Dame-de-Paris (XVIIe siècle, époque Louis XIV)

Fig. 2849. Bas de panneau en bois sculpté, provenant des boiseries du chœur de Notre-Dame-de-Paris (XVIIe siècle, époque Louis XIV).

Fig. 2850. Bas de panneau de porte, en bois sculpté, au château de Versailles (XVIIIe siècle, époque Louis XV).

Bas de panneau de porte, en bois sculpté, au château de Versailles (XVIIIe siècle, époque Louis XV).Panneau provenant d'une boiserie de la Cour de cassation (XIXe siècle, M. Duc, architecte)

Fig. 2851. Panneau provenant d'une boiserie de la Cour de cassation (XIXe siècle, M. Duc, architecte).

Fig. 2852. Panneaux modern' style, d'après M. G.-R. Pitkethly.

Panneaux modern' style, d'après M. G.-R. PitkethlyPanneau décorant un buffet modern' style, exécuté par M. Petrasch à Munich

Fig. 2853. Panneau décorant un buffet modern' style, exécuté par M. Petrasch à Munich.

Ces deux dernières figures sont extraites de l'Art décoratif.

Après avoir passé successivement en revue les panneaux des différentes périodes de l'art décoratif, travaux exécutés en plein bois, comme il est habituel pour les œuvres soignées de la menuiserie et de l'ébénisterie, il reste quelques mots à dire des panneaux dont il est fait usage pour les travaux moins coûteux.

Ces panneaux sont formés en sculptures rapportées, collées ou clouées, dont certaines maisons se sont fait une spécialité. Il est évident que des sculptures de ce genre ne sauraient avoir la valeur de celles faites en plein bois, et les inconvénients qui résultent de leur emploi ajoutent encore à leur dépréciation; ces sculptures sont, en effet, sujettes à se décoller, à se déclouer, à jouer sur le champ où elles ont été posées. Nous donnons ci-après quelques exemples de ces panneaux rapportés pour portes de buffets ou de bibliothèques, avec leur prix par paire. (Fig. 2854, 2855, 2856, 2857, 2858).

Panneaux à sculptures rapportéesPanneaux à sculptures rapportées

Les panneaux cintrés en coupe horizontale ou en coupe verticale se font par douves, et généralement en rapportant une fausse languette dans le joint. Fig. 2859.

Panneaux cintrésPour ceux des travaux cintrés en plan et en élévation, la force des bois et le tracé en sont donnés par les épures.

Panneau de parquet, remplissage assemblé dans le bâti d'une feuille de parquet. Ces panneaux ne doivent pas joindre en dessous pour permettre à cette face de se gonfler par l'humidité.

On donne aussi le nom de panneau à un échantillon de bois ou feuillet débité de 0m,010 à 0m,020, employé ordinairement pour faire les panneaux.

II. Const. Dans les faces des pierres taillées pour la construction des voûtes on distingue le panneau de tête, qui est sur la face; le panneau de douelle, celui de la surface d'intrados ; panneau de lit, celui qui forme la face des joints.

 

III. Les tailleurs de pierre donnent aussi le nom de panneau aux calibres dont ils se servent pour tracer les contours des faces des blocs de pierres ; ces panneaux sont, faits avec de légères tringles de bois, ou de matières flexibles, telles que carton, zinc, etc., pour pouvoir s'appliquer sur des surfaces concaves ou convexes.

IV. Charp. Panneau d'échiffre d'escalier, partie comprise entre le limon, le patin et le poteau assemblé sous le limon et avec le patin. (Voy. échiffre.)

V. Serr. Ensemble des ornements en fer ou en fonte compris dans un cadre ou châssis en fer et destinés à garnir les évidéments pratiqués dans un vantail de porte, tels sont les panneaux de portes; ou à être appliqués contre la baie d'une fenêtre, tels sont les panneaux de fenêtre ou défenses de fenêtres.

VI. Maç. Panneau de maçonnerie, espace maçonné placé entre les pièces d'un pan de bois ou d'une cloison. C'est aussi, dans les ravalements des murs de maçonnerie, toute table qui est entre des naissances, plates-bandes et cadres.

PRIX : men. à la pièce. Panneau de parquet en réparation :

En chêne posé et scellé : entier P 0 fr. 75 S. 0 fr. 65

— — — moitié P 0 fr. 60 S. 0 fr. 53

PRIX : (Voy. lambris.)

Mise à jour 2019-01-04


Lettres

Ce dictionnaire en version papier

Dictionnaire pratique de menuiserie ébénisterie charpente - Justin Storck Nouveau dictionnaire pratique du bois de menuiserie ébénisterie charpente Georges Cartannaz