Clef ou Clé

subs. fém.

I. Const. Nom donné au claveau placé au centre d'un arc, d'une voûte ou d'une plate-bande, etc. (Voy. ces mots et Claveau).

Quand le claveau est au milieu d'une voûte, il prend nom de clef de voûte.

Quand la clef est en saillie sur les autres claveaux, elle est à bossage.

La clef passante est celle qui est plus haute que les autres claveaux et les dépasse par la tête.

La clef pendante est celle qui descend au-dessous des autres claveaux. (Voy. devanture, saillie).

Les clefs de voûte prennent aussi le nom de pendentifs et sont souvent ornées de sculptures.

II. Charpente. On donne le nom de clef à un morceau de bois en forme de coin qui sert à maintenir l'assemblage de rallongement ou de enture de 2 pièces de bois, par la pression qu'il exerce en passant dans la mortaise formée par les entailles pratiquées sur chacune des pièces. Fig. 825. (Voy. assemblage) .

III. Menuiserie. Les clefs ont le même usage qu'en charpente et sont de même forme ; on les emploie pour certains assemblages de rallongement et principalement dans celui à trait de Jupiter. La clef de cet assemblage se fait le plus souvent en deux parties, dont les pentes formant le coin sont opposées. Fig. 826. (Voy. trait de jupiter).

Plusieurs outils de menuiserie à parties mobiles tels que le trusquin, le bouvet de deux pièces, le compas trusquin ou compas à verge, etc., (voy. ces mots) ont des parties mobiles maintenues par des clefs semblables aux précédentes et n'en différant que par les bouts qui sont arrondis pour ne pas s'émousser sous les chocs du marteau. Fig. 827. Cette clef s'emploie aussi pour tordre la corde attachée aux bras d'une scie, pour tendre la lame. (Voy. garrot).

Dans les portes pleines ou dans les parties analogues, emboîtées ou non, les joints à rainures et languettes sont parfois consolidés au moyen d'un ou plusieurs rangs de clefs ; ces clefs remplacent les barres et s'emploient dans les travaux plus soignés.

Elles se font de deux manières : la première consiste à rapporter un faux tenon ou clef dans les mortaises creusées sur chacune des rives du joint, Fig. 828. Pour la deuxième manière, la clef traverse la partie pleine d'une rive à l'autre ; les mortaises des planches ou des frises sont alors percées dans toute leur largeur. La clef transversante se fait le plus souvent en deux parties à coin ou à queues opposées comme celle du trait de Jupiter ; elle est indiquée en traits ponctués dans dans la figure 829.

Prix Menuiserie : Clé en chêne rapportée, à la pièce.

III. Serrurerie. Instrument en fer, en acier, ou autre métal servant à ouvrir et à fermer les serrures et les cadenas.

Une clef (fig. 830), se compose de trois parties : 1° L'anneau qui sert à tourner ; 2° la tige, ordinairement ronde et pleine ou forée, elle tient à l'anneau par une embase ; 3° Le panneton, qui fait mouvoir les pièces mobiles de la serrure ou du cadenas.

La clef dont la tige est pleine se nomme clef bénarde ou à bouton ; celle dont la tige est creuse est dite clef forée.

Le panneton se fait de différentes formes et découpé par des ouvertures qui laissent passer les garnitures ou gardes de la serrure.

La clef dont le museau de fermeture est découpé d'entailles est nommée clef à gorge.

On donne aussi le nom de clef aux outils en fer, dont on se sert pour visser et dévisser les écrous.

La tige est droite ou courbée en S, les extrémités sont terminées par des têtes dans lesquelles sont pratiquées des entailles ayant la forme et la dimension des écrous.

Nous donnons ci-dessous quelques modèles employés dans les travaux de charpente :

Fig. 831. Clef double pour tourner les écrous carrés et les têtes de boulon.

Fig. 832. Clef droite, pour les écrous et têtes à six faces.

Fig. 833. Clef double en S, pour saisir les écrous auxquels on ne peut arriver directement.

Fig. 834. Clef fourchue, pour les écrous que l'on ne peut atteindre que latéralement.

Fig. 835. Clef pour boulons spéciaux.

Fig. 836. Clef anglaise, dont on peut faire emploi pour des écrous de plusieurs dimensions.

Fig. 837. Clef spéciale.