subs. masc.
Const. Forme de la courbe intérieure d'une voûte ou d'une arcade.
Dans la construction d'une voûte en pierres, celles-ci s'appuient les unes sur les autres et, par leur poussée mutuelle convergeant au centre, assurent la solidité du cintre. Le claveau placé au milieu et dans le liant du cintre se nomme clef. (Voy. ce mot).
Fig. 797. Arc en plein cintre.
On appelle plein cintre, celui qui est formé par une demi-circonférence ; la flèche est alors égale au rayon.
Quand le cintre est moindre qu'une demi-circonférence et la flèche plus petite que le rayon, le cintre est surbaissé.
Le cintre est surhaussé quand la flèche est plus longue que le rayon et que le cintre est plus grand qu'une demi-circonférence. (Voy. Arc).
Les cintres en anse de panier (voy. ce mot) sont des cintres surbaissés formés par une ligne courbe d'une forme demi-elliptique à plusieurs centres.
Men. On donne le nom de cintre à toute pièce de bois chantournée ou débillardée en partie courbe sur un ou plusieurs sens, soit sur les rives ou les plats.
Les travaux formés de cintres prennent le nom de travaux cintrés ou circulaires.
On distingue parmi eux les travaux cintrés en plan, dont la projection horizontale est formée par des lignes courbes.
Fig. 798. Porte et bâtis cintrés en plan ; la porte ouvrant du côté du creux, les feuillures du bois sont parallèles à l'axe pour le développement de la porte.
Les travaux cintrés en élévation sont ceux dont la projection verticale ou l'élévation est de forme circulaire.
Fig. 799. Croisée cintrée en élévation.
Enfin, ceux dont les deux projections sont circulaires, sont dits cintrés en plan et en élévation, ils prennent aussi le nom de cintre à double courbure.
Fig. 800. Bâti cintré en plan et en élévation ; la projection horizontale est figurée en A, B, C, D, E ; les parties hachées représentent les projections des montants du bâti.
Les points 1, 2 et 4 à gauche et à droite du point B sont fixés à volonté, comme distance et quantité ; l'intersection des lignes projetées de ces points avec les lignes horizontales de la projection verticale donne le passage des arêtes de la courbe.
Pour tracer la projection verticale à gauche de la figure, on décrit d'abord le quart de cercle 3 B, figurant l'arête inférieure du parement du bâti. Cette ligne peut être considérée comme l'intersection d'un demi-cylindre horizontal perpendiculaire à la face du bâti et dont le diamètre est égal à celui du bâti, comme il est figuré au plan par la ligne I O J.
Le côté droit de la figure est le développement de la courbe ; il sert à tracer les arêtes extérieures de la projection verticale ; sa largeur est donnée par la courbe rectifiée du plan B, 1, 2, 3, 4, C. ; les points de passage de la courbe intérieure du développement s'obtiennent en tirant des lignes horizontales 1, 1 et 2, 2 des points de rencontre du quart de cercle avec les lignes projetées du plan. Leur intersection avec les lignes projetantes de la courbe rectifiée donne les points de passage de cette courbe à laquelle on mène une parallèle à la distance de la largeur du bâti ; celle-ci est ensuite renvoyée sur la projection verticale pour marquer les lignes d'arêtes extérieures.
Pour le rabattement qui est fait dans le plan sur un plan vertical auxiliaire, on opère de même en traçant les intersections des lignes projetantes dont les hauteurs sont prises sur la projection verticale et le développement. Ce procédé peut s'appliquer à tous les travaux de même genre, tels que chambranles ravalés, cadres, traverses de croisées, etc., en tenant compte du bois nécessaire pour les moulures que l'on pousse après que les bois sont débillardés et travaillés.
Pour les ouvrages circulaires en plan, le profil des moulures des montants doit être modifié en suivant la courbure du plan pour qu'il puisse profiler avec la moulure des traverses.
La figure 801 représente en T le profil de la traverse et en R, celui des montants ; dans celui-ci, la ligne du milieu O R, seule, converge au centre, les autres lui sont parallèles et leur distance est donnée par les perpendiculaires abaissées du profil T, qui sont reportées sur une ligne perpendiculaire au rayon O R.
On remarque dans le profil du cadre cintré que les angles du côté creux sont aigus, tandis que ceux du côté rond sont obtus ; ils se trouvent du reste exagérés dans la figure par la petitesse du rayon qui a été employé à dessein.
Pour simplifier le travail, ces moulures sont quelquefois rapportées sur les panneaux.
Charp. On donne également le nom de cintres aux ouvrages provisoires en charpente sur lesquels on construit les voûtes, les arcades et, en général, toute construction cintrée, et qui servent à soutenir ces ouvrages jusqu'à ce que la pose de leurs clefs leur ait donné la faculté de se soutenir d'eux mêmes.
Ces ouvrages de charpente varient d'importance selon les travaux qu'ils doivent momentanément soutenir.
On distingue trois sortes de cintres :
1° Les cintres mobiles ou flexibles, qui peuvent fléchir et changer de forme pendant la construction de la voûte par l'effet de la variation du poids qu'ils ont à supporter pendant que le nombre des voussoirs en pose augmente ;
2° Les cintres fixes ou inflexibles, dont, les assemblages ne peuvent jouer ;
3° Les cintres retroussés, qui peuvent être classés dans la catégorie des cintres mobiles et dont les fermes ne sont soutenues à leur naissance que par la maçonnerie.
Fig. 802. Cintre mobile pour arche à plein cintre.
Fig. 803. Cintre fixe.
Fig. 804. Cintre soutenu par des palées intermédiaires.
Le cintre le plus simple qui se puisse faire est celui représenté par notre figure 805. On peut, pour les voûtes de plus grand diamètre, le modifier, comme l'indique notre figure 806, que l'on emploie généralement pour baie de porte ou de fenêtre ou voûte de petite ouverture. A mesure que le diamètre de l'ouverture augmente, la combinaison du cintre devient plus compliquée.
Fig. 807. Charpente pour voûte en plein cintre.
Fig. 808. Autre forme de charpente pour voûte en plein cintre.
Fig. 809. Cintre pour voûte rampante.
Fig. 810. Cintre pour voûte surbaissée.
Fig. 811. Cintre retroussé.
Pour les cintres de comble, dôme ou coupole, (voy. ces mots).
D'une façon générale, on emploie le sapin pour les couchis et le chêne pour les cintres ; et on laisse entre les fermes un écartement qui varie de 1 m. 50 à 2m.50.
Les couchis devront, le plus possible, être faits d'une seule pièce de bois portant sur trois ou quatre fermes. Pour les voûtes appareillées par rangs de voussoirs réguliers, on mettra un couchis sous chaque voussoir ; pour les voûtes en petits moellons, béton, brique, on posera les couchis de 0 m.04 à 0m.05.
L'enlèvement des diverses pièces composant un cintre, après achèvement des travaux, se nomme décintrage ou décintrement. (Voy. ces mots).
Plus value, au mètre linéaire.
Les cintres réguliers, débillardés sur 2 rives, compris tous les assemblages nécessaires à trait de Jupiter ou autres, 1 fois en sus de la longueur réelle.
Les cintres irréguliers, ou anse de panier, débillardés sur 2 rives, compris tous les assemblages nécessaires à trait de Jupiter ou autres, 13/10 en sus de la longueur réelle.
Cintres sur une rive, la largeur prise à la plus grande dimension, compris tous les assemblages nécessaires à trait de Jupiter ou autres, 1/10 en sus de la longueur réelle
Cintres irréguliers, la largeur prise à la plus grande dimension, compris tous les assemblages nécessaires à trait de Jupiter ou autres, 13/100 en sus de la longueur réelle.
Ployé au moyen de traits de scie, la largeur prise à la plus grande dimension, compris tous les assemblages nécessaires à trait de Jupiter ou autres, 1/5 en sus de la longueur réelle.
Cintre à double courbure, ces ouvrages sont payés le double de ceux cintrés à simple courbure, soit 4 fois la longueur réelle pour les cintres réguliers et proportionnellement pour les cintres irréguliers.
Les feuillures, rainures, moulures comportent les mêmes plus-values.
Mise à jour 2019-01-04