subs. fém.
Arch. Support, le plus souvent cylindrique, terminé par un chapiteau.
Une colonne se compose de trois parties : la base, le fût et le chapiteau. Fig 895.
La base est un empâtement généralement orné de moulures et servant à donner de l'assise à la colonne.
Le fût a des proportions qui varient selon les différents ordres et les époques ; il va en diminuant par le haut à partir du tiers de la hauteur en produisant un renflement qui prend le nom de galbe ; cette diminution est généralement de un sixième du diamètre de la partie basse ; le rayon mesuré au pied de la colonne prend le nom de module (voy. ce mot) ; il sert à établir les proportions des diverses parties d'un ordre.
Le chapiteau sert de transition entre la direction verticale du fût et la direction horizontale de l'entablement ou de l'arc ; il donne aussi plus d'assise à la construction de ces parties.
Pour les proportions des colonnes Toscane, Dorique, Ionique, Corinthienne et Composite, voir chacun de ces ordres.
Les colonnes employées dans les monuments de l'art chrétien n'ont plus les proportions antiques ; les fûts sont cylindriques et sans galbe, les bases et les chapiteaux varient à l'infini ; mais les bases rappellent assez souvent la base attique (voy. ce mot). Les colonnes romanes sont basses et trapues ; celles du style gothique, au contraire, sont sveltes et élancées, aussi elles sont souvent groupées, accouplées pour en dissimuler la maigreur.
A l'époque de la Renaissance, les ordres antiques reparaissent avec leurs éléments plus ou moins modifiés.
Les colonnes des monuments modernes suivent les proportions établies par Vignole d'après les anciens monuments.
Les colonnes, selon les formes qu'on leur donne, prennent des dénominations différentes, telles que : colonnes cannelées, rudentées . (voy. ce mot).
Colonnes en balustre, dont la forme est celle d'un balustre allongé.
Colonnes cylindriques, qui ont le même diamètre dans toute la hauteur.
Colonnes polygones, dont le fût est formé de facettes ou pans formant un polygone.
Colonnes rustiques, qui sont garnies de bossages unis, piqués ou vermicides.
Colonnes torses, dont le fût est contourné en hélice ; elles peuvent être faites par le tourneur sur un tour spécial.
Celles ayant d'autres formes sont peu employées.
Les colonnes prennent également des noms différents selon la disposition qu'on leur a donnée dans un édifice.
Les colonnes isolées sont complètement dégagées dans leur pourtour ; les colonnes engagées tiennent à un mur par une partie de leur épaisseur ; la partie engagée ne doit pas excéder un tiers du diamètre du bas du fût.
Les colonnes accouplées sont unies deux à deux, les bases et les chapiteaux sont très rapprochés, sans toutefois se toucher en aucun point
Deux colonnes sont doublées quand elles sont posées l'une devant l'autre.
La réunion de plusieurs colonnes sur un même socle prend le nom de colonnes groupées.
Une colonne flanquée à l'angle d'un édifice est dite angulaire, et celles qui sont engagées dans les angles d'un pilier sont dites cantonnées. Les colonnes solitaires sont celles qui servent de monuments, telles que les colonnes triomphales, les colonnes rostrales etc.
Les colonnes en pierre ou en marbre sont parfois construites d'une seule pièce ou monolithe.
Les colonnes par tambours se font par assises en pierre ou en marbre plus basses que le diamètre de la colonne ; elles sont par tronçons quand ces assises sont plus hautes que le diamètre.
Les colonnes en bois d'un diamètre assez grand se font d'assemblage ; elles sont creuses le plus souvent et par douves rainées rapportées sur des mandrins intérieurs qui sont traversés par un montant.
Fig. 896. Coupe de hauteur et construction en menuiserie d'une colonne dorique. Les douves sont d'abord corroyées suivant le galbe de la colonne dans le sens de la longueur, et en largeur suivant les cintres des différents diamètres. Les rives des joints placés au milieu des cannelures convergent au centre ; une rainure poussée sur chaque rive reçoit une fausse languette. Pour les réunir, une série de mandrins intérieurs assemblés dans le montant du milieu sert à les fixer ; les mandrins peuvent être maintenus avec le poteau au moyen de taquets.
La fig. 897 représente le plan et la disposition des douelles (Voy. Devanture, Saillie.)
Ebén. Lit à colonnes, Lit dont les quatre angles des bateaux servent de support à des colonnes qui soutiennent un baldaquin. Le dossier est encadré par les deux colonnes de derrière et le pied par celles de devant. Ces sortes de lits se font surtout dans les styles Renaissance et Henri II. Souvent le lit est monté sur une estrade d'une ou deux marches ; quelquefois le baldaquin est agrémenté de draperies qui viennent, sur le devant, se fixer aux deux colonnes de devant et qui forment fond avec le dossier.
Ce lit doit toujours être très bas.
Fig. 898. Lit à colonnes, Henri II.
Table à colonnes. Table dont la tablette est supportée par des colonnes.
Fig. 899. Table à la Cour de Cassation à Paris.
Fig. 900 et 900 bis, Plan de la dite et Face latérale.
Colonne gainée, support en forme de colonne que l'on garnit ou non de draperies et sur lequel on dépose une lampe, un buste, une statuette. Fig. 901.
Mise à jour 2019-01-04