Table

subs. fém.

Table parement de murI. Const. Partie rectangulaire taillée en saillie ou en creux sur le parement d'un mur, et parfois ornée, dans les angles, de coins creux ou ronds ou de crossettes. Les tables qui forment saillie prennent le nom de tables saillantes, et celles en creux celui de tables renfoncées.

Fig. 3916. Table à la Fontaine Sainte-Marie à Rouen.

On donne le nom de tables couronnées à celles que surmonte une corniche ; ces tables sont souvent agrémentées de sculptures et peuvent recevoir un marbre destiné à une inscription.

Fig. 3917. Table couronnée à l'horloge du Palais de Justice de Paris, XVIe siècle, époque Henri II.

Une table d'attente est une saillie ravalée ou non à l'intérieur, laissée dans la construction d'un monument et destinée à recevoir ultérieurement une sculpture ou une inscription.

Table fouillée. C'est une table renforcée, c'est-à-dire une table en creux dans le d'un piédestal ou le nu d'un mur ; elle est presque toujours encadrée d'une moulure. Fig. 3918.

Table fouillée et panneau à table saillante mouluréeLe mot table désigne donc, en architecture, toute surface plane, en saillie ou creux, ornée ou non et destinée à recevoir une inscription, un bas-relief.

II. Men. On donne le nom de panneau à table saillante à celui qui forme saillie sur le nu du bâti ; ces panneaux sont moulurés ou non.

Fig. 3919. Panneau à table saillante moulurée. (Voy. panneau).

Les parties saillantes des panneaux détachées par les plates-bandes prennent aussi le nom de tables.

III. Plomb. Les plombiers donnent aussi le nom de tables aux feuilles de plomb coulées ou faites au laminoir qu'ils emploient à divers travaux.

IV. Serr. Partie supérieure de l'enclume sur laquelle on frappe.

V. Eben. On donne le nom de table aux meubles composés d'une surface plane, horizontale, supportée par un ou plusieurs pieds ou autres supports en faisant l'office, et sur laquelle on peut travailler ou manger.

Les tables dont on se sert, dans les ateliers industriels, pour travailler, pour façonner un objet, se nomment établis.(Voy. ce mot.)

Différentes tables de cuisineLes tables légères, montées sur un seul pied, se nomment guéridons. (Voy. ce mot.)

Les tables entrant dans l'ameublement des appartements sont composées de pieds isolés ou reliés par des piètements, des entre-jambes, des traverses. Fig. 3920A.

La tablette supérieure, la table proprement dite, est presque toujours supportée par une ceinture qui s'assemble dans les pieds. Fig. 3920B.

Cette ceinture, comme toutes les autres parties dont est composée une table, peut être décorée de sculptures, moulures, etc. On comprendra que la variété des formes données à la table soit infinie. Depuis les tables les plus ordinaires, les plus simples, jusqu'aux tables les plus somptueuses des styles les plus riches. Ces différentes variétés portent sur la forme de la table qui peut être carrée, rectangulaire, ronde, ovale, à anse de panier, etc...; qui peut être d'une pièce, à abattants, à coulisses, à rallonges, etc.; ce sont là autant de causes qui apportent un élément différent, sinon dans la construction de la table, du moins dans son aspect extérieur.

La table la plus simple, la plus ordinaire est la table de cuisine, représentée par la figure 3921 ; elle se fait avec ou sans tiroir ; elle est composée de quatre pieds carrés, dans lesquels est assemblée la ceinture supportant la tablette : cette table se fait en bois blanc et hêtre ; ses prix, avec un tiroir, sont les suivants, suivant dimension :

Longueur X Largeur ................Prix

0m60 X 0m42 ..................4 fr. 25

0m70 X 0m44. . . .........4 fr. 50

0m80 X 0m46 ........................4 fr. 75

0m90 X 0m48 . .....................5 fr. 25

1m00 X 0m50............6 fr. »

1m15 X 0m52............7 fr. »

1m30 X 0m54 . . ...........7 fr. 75

Chaque tiroir en plus, 1 fr. 25.

La même, avec tablette inférieure (fig. 3922), vaut 0 fr. 75 en plus sur chaque dimension.

La table de cuisine reproduite par la figure 3923 exige des conditions de solidité déjà un peu spéciales ; elle se fait toute en hêtre ; les dessus sont de 0m,05 ou de 0m,07 d'épaisseur. Prix :

Longueur X Largeur ........... Dessus de 0 m05 - Dessus de 0m07

0m65 X 0m38 ..............7 fr. 50 -  8 fr. 50

0*80 X 0*39 ..............8 fr. 25 -  9 fr. 75

0m90 X 0m41 ...... . 9 fr. 50 -  11 fr. »

1m00 X 0m42 ..............10 fr. 75 -  12 fr. 25

1m15 X 0m43..............12 fr. 75 -  15 fr. »

1m30 X 0m47 .......15 fr. 50 -  14 fr. 75

1m45 X 0m50.......17 fr. » -  49 fr. »

1m50 X 0m60 ...........19 fr. 75 -  23 fr. 75

1m60 X 0m63 ......23 fr. » -  28 fr. 50

1m70 X 0m70 ..............29 fr. » -  34 fr. »

1m80 X 0m75 ..............30 fr. 50 -  38 fr. »

La table pour presse à copier est de construction aussi simple que la table de cuisine ; elle se fait en hêtre ou en chêne. Fig. 3924.

Son prix est de 9 francs en hêtre et de 10 francs en chêne ; avec cases à régistres et panneaux sur les côtés, 2 francs en plus.

La table de salle à manger se fait de toutes façons, unie, sculptée, à abattants, à ceinture, à patin, à rallonge, etc. ; chaque genre passant par des exécutions plus ou moins coûteuses.

Il sera suffisant d'indiquer ici les genres les plus répandus.

Différentes tables de salle à mangerLe plus simple est la table à volets (fig. 3925) la tablette est à abattants.

Elle vaut :

En 1 m00 .............. 30 fr.

En 1 m15..............40 »

En 1 m30 .............. 50 »

La table à coulisse (fig. 3926). Ce système de coulissage se retrouve pour les tables plus coûteuses; les pieds sont réunis par un système de coulisses qui se développent l'une dans l'autre et sur lesquelles on pose des rallonges. Fig. 3927.

Cette table vaut :

1m00, 2 rallonges..................45 fr.

1m15, 3 — ..................70 »

1 m30, 4 — ..................100 »

1m45, 5 — ..................120 »

Observons que la figure 3926 reproduit une table à coulisses avec abattants, et que la même se fait sans abattants.

Fig. 3928. Table à ceinture,

1m15, 3 rallonges........ . 100 fr.

1m30, 4 — ......... 125 »

1m45, 5 — ......... 145 »

Comme nous l'avons dit plus haut, chacune des parties de la table a servi de prétexte à de la sculpture, à de la décoration, à part la tablette qui devait demeurer plane et qui n'a été ornée, parfois, que par des enjolivures en incrustations ou en marqueterie ; toutes les autres pièces : ceinture, pieds, etc., ont été plus ou moins agrémentées, et, depuis l'entre-jambe le plus ordinaire, jusqu'aux combinaisons de piétement les plus riches, les formes sont innombrables que l'on trouve dans l'industrie courante ou dans la fabrication soignée. Nous donnerons ici quelques types généraux sur lesquels la fantaisie décorative peut toujours se développer.

Fig. 3929. Table à patins :

1m15, 3 rallonges.........145 fr.

1m30, 4 — .........170 »

1m45, 5 — ......... 200 »

La sculpture se porte plus particulièrement sur le patin qui accepte toutes les formes, tous les genres, comme nous le verrons; mais la forme elle-même de la tablette est sujette à des variantes; nous en trouverons de carrées, de rondes, d'ovales, en anse de panier, etc.

Tables ovales à patinsDans la table à patins ou à coulisse, quand la table est fermée, les pieds intermédiaires sont renfermés dans le pied qui reçoit le patin ; ce pied se fend en deux parties, selon son axe vertical, quand on ouvre la table pour y placer les rallonges.

Fig. 3930. Table ovale, patins ornements :

Noyer - Vieux chêne

1m15, 3 rallonges .... 105 fr. - 85 fr.

im30, 4 — .... 120 » - 100 »

lm45, 5 — .... 140 » - 110 »

Fig. 3931. Table ovale ou ronde, patins ornements :

Noyer - Vieux chêne

1m15, 3 rallonges .... 160 fr. -  120 fr.

1m30, 4 — .... 190 » -  140 »

1m45, 5 — .... 205 » -  165 »

Table ovale ou ronde de style Louis XIIIFig. 3932. Table ovale, patins chiens, vieux chêne :

1m15, 3 rallonges.........150 fr.

1m30, 4 — .........160 »

1m45, 5 _ .........190 »

Fig. 3933. Table ovale ou ronde, style Louis XIII, qui se fait également avec ceinture à godrons et sculptures sur les balustres ; elle est du même prix que la table n° 3932.

Tables ovales ou ronde de style ogivalFig. 3934. Table ovale ou ronde, style ogival, qui vaut en noyer 300 francs avec cinq rallonges sur 1 m,45.

Pour en terminer avec les tables rondes, la figure 3935 reproduit une table en modern' style.

Les prix de ces travaux en ce nouveau style sont loin d'être établis bien définitivement. Comme pour tous articles de fantaisie, ils coûtent plus ou moins selon la main qui les a exécutés.

Tables carrées de style Louis XIIINous retrouverons dans les tables carrées, les mêmes dispositions que dans les tables rondes, ce sont toujours les mêmes pièces qui servent à établir les unes et les autres, se prêtent aux mêmes sculptures ; il sera donc suffisant d'en montrer quelques-unes.

Fig. 3936. Table carrée, style ogival, vaut en noyer, 450 francs avec cinq rallonges, pour 1 m,45.

Fig. 3937. Table carrée de milieu, style Louis XIII ; vaut, avec quatre rallonges, pour 1 m,30, 155 francs en vieux chêne ; 175 francs en noyer.

La table 3938, qui est du même style est à peu près du même prix.

Table à galerieUne disposition, qui est très fréquente dans l'arrangement des piètements, consiste à faire porter sur l'entre-jambe une galerie, souvent ornée de colonnettes, de balustres, etc. La figure 3939 en montre un exemple ; cette table coûte en 1 m,40 avec quatre rallonges, 200 francs en vieux chêne, 230 fr. en vieux noyer.

Table en anse de panierLes tables en anse de panier ne diffèrent des précédentes qu'en ce que la tablette, au lieu d'être ronde, ovale ou rectangulaire, a les deux petits côtés légèrement cintrés, se raccordant en arrondissement avec les deux grands côtés qui sont droits. La figure 3940 en montre un exemple.

Table de vestibule à tiroir de style renaissanceLa table de vestibule offre les mêmes variétés que la table de salle à manger. Cette table cependant se fait toujours carrée ; elle n'est jamais à coulisse ni rallonges. Elle peut donc être construite plus légèrement ; et, n'ayant pas à supporter le poids des couverts, vaisselle, cristaux et des ornements dont on agrémente un couvert un peu confortable, non plus que l'effort des personnes assises autour d'une table de salle à manger, les tables de vestibule prennent un peu plus d'élégance et leurs pieds n'ont pas la massivité nécessaire aux tables de salle à manger.

Quelques exemples suffiront pour donner une idée de ces meubles.

Fig. 3941. Table de vestibule, très simple, dessus bois, à deux tiroirs.

Tables de vestibule de style Henri II et Louis XIIIFig. 3942, également à deux tiroirs, se fait plus généralement en vieux chêne.

Fig. 3943. Table de vestibule, style Renaissance, dessus bois, avec un ou plusieurs tiroirs.

Fig. 3944. Table de vestibule, style Henri II.

Fig. 3945. même style que la précédente, mais avec une disposition de piétements rappelant celle des tables de salle à manger, mais en beaucoup plus léger.

Les figures 3946, 3947 donnent des exemples de tables de vestibule, qui ne sont pas des modèles courants, mais bien étudiés pour amateurs ; elles sont l'une et l'autre exécutées par M. Guidoux, ébéniste à Saint- Yves ; la première est de style Henri II un peu orné ; l'autre de style Louis XIII, rappelant un peu les ameublements de Vriedmann de Vriese.

La Table de salon, au moins autant que celles dont il a été question plus haut, se prête à toutes les fantaisies, à toutes les combinaisons de la sculpture. Rien n'empêche d'utiliser à cet effet la marqueterie, l'incrustation, les bronzes, ce qui ne saurait se faire pour les tables de salles à manger ou de vestibules. Le salon est une pièce de nos appartements modernes sur laquelle la décoration et le luxe portent leurs plus gros efforts. Les meubles qui en font partie subissent les mêmes exigences ; la table n'y a point échappé.

Il se fait donc des tables de salon d'une extrême richesse, aussi bien par les matériaux qui y sont employés que par la main-d'œuvre qu'elles nécessitent.

Nous n'avons ici qu'à signaler cette latitude donnée aux ébénistes, en nous bornant à reproduire quelques spécimens simples et classiques.

Fig. 3948. Table canapé, style Louis XV.

Fig. 3949. Table de salon, Louis XV, avec entre-jambes et ceinture unie ; celle-ci peut être sculptée et le dessus de la table peut être en marbre.

Table de salon modern' styleLa figure 3950 est exécutée par MM. Majorelle frères, ébénistes à Nancy ; c'est en modern' style un modèle simple et qui ne manque ni d'élégance ni d'originalité. MM. Majorelle frères comptent parmi ceux qui ont fait du style nouveau l'étude la plus artistique.

Comme il a été dit, toutes les ressources de la marqueterie, de l'incrustation sont mises en œuvre pour l'exécution de certaines tables de salon. Sous ce rapport les tables de Boulle sont les exemples les plus riches, les plus admirables que l'on puisse citer.

Table de salon BoulleL'industrie moderne s'est inspirée des œuvres de ce grand artiste et fabrique, pour des prix qui ne sont pas très élevés, des tables de salon marquetées, incrustées, imitées de Boulle qui ne sont pas sans un certain intérêt artistique. La figure 3951 en reproduit une qui est de période de transition ; les pieds ont encore le galbe des pieds Louis XV, alors que la ceinture a déjà la netteté de lignes du style Louis XVI. Ces tables ne coûtent pas plus de 400 à 500 francs.

Table de jeu de style Louis XVLa Table de jeu est plus simple que la table de salon. Devant être transportable, elle se fait moins lourde, moins massive ; elle est ouvrante, de façon à former tapis sur la tablette.

Nous donnons ci-après quelques exemples de styles différents.

Fig. 3952, qui est très ordinaire et dont toute la fantaisie est empruntée au tournage.

Fig. 3953, aussi simple que la précédente, mais de forme différente.

Fig. 3954. Table à jeu, style Louis XV, pieds sculptés.

Table à jeu de style Louis XVIFig. 3955, style Louis XV, avec ceinture et pieds sculptés et entre-jambe.

Fig. 3956. Table à jeu, style Louis XVI, pieds cannelés, ceinture à pilastre.

Fig. 3957, également de style Louis XVI, mais déjà d'une exécution plus riche, plus travaillée.

Table à ouvrage de style Louis XV et Louis XVILes tables à ouvrage sont, d'une façon générale, de petits meubles simples et légers, aisément transportables ; elles sont à tiroirs ou à abattants, à tombeau ou à demi-tombeau (voy. ce mot) ; elles se font presque toujours en bois massif et leur coffre est divisé en nombreux compartiments.

Fig. 3958. Table à ouvrage, dessus creux.

Fig. 3959. Table à ouvrage, demi-tombeau.

Fig. 3960. Table à ouvrage, à volets.

Fig. 3961. Table à ouvrage, Louis XV.

Les figures 3962 et 3963 reproduisent des tables à ouvrage, style Louis XVI, avec marqueteries, qui valent de 100 à 150 francs selon le plus ou moins fini de leur exécution.

La figure 3964 a été exécutée par M. Godin, ébéniste ; c'est déjà un modèle un peu spécial.

Table à ouvrage par Godin

La figure 3965 est une table à ouvrage, style ogival, exécutée par M. Rheinwald à Dublin ; le modèle en est élégant.

La figure 3966, copiée au Garde-Meuble National, reproduit la table à ouvrage de Marie-Antoinette. Ce meuble est d'une exécution merveilleuse ; l'ébénisterie en est d'un soin très poussé et les nombreux bronzes qui l'ornent sont d'une ciselure admirable.

Table à ouvrage de Marie Antoinette

La figure 3966A est une table à ouvrage Modern' style, exécutée par MM. Majorelle frères, ébénistes à Nancy. Nous n'avons pas à en souligner l'élégante simplicité.

Table à ouvrage modern' style

Les tables à thé sont également d'une innombrable variété. On comprend que la fantaisie la plus grande peut se donner libre cours dans ces travaux; il suffit d'en montrer ; nous en dirons autant de ce que l'on appelle tables anglaises et qui sont de petits meubles dont les salons modernes sont encombrés et qui servent à déposer de menus objets.

Fig. 3967. Table anglaise à un tiroir.

Tables à thé anglaises

Fig. 3968-3969. Tables anglaises pour salon.

Fig. 3970. Table à thé, genre japonais.

Table à thé de genre japonais

Fig. 3971-3972. Tables à thé, en Modern' style, exécutées par M. Ausseur d'après les dessins de Selmersheim et la seconde par MM. Majorelle frères ébénistes à Nancy ; elle est également en Modern' style ainsi que celle des figures 3972A, 3972B, œuvres des mêmes artistes.

Table à thé en modern' styleTable à thé en modern' styleTable à thé en modern' style

On nomme tables canapé celles qui ont abattants en prolongeant la longueur et non pas la largeur. Il s'en fait de tous styles, depuis les plus simples jusqu'aux plus riches.

Tables canapé de style Louis XV et Louis XVILa figure 3973 en montre une, style Louis XV ; et la figure 3974 une style Louis XVI.

La première valant, en 1m15 de long, de 90 à 125 francs selon le bois employé ; la seconde en marqueterie, valant 200 francs.

Tables articulées, pliantes et portefeuilleLes tables articulées, pliantes, portefeuilles sont d'une même catégorie, soit qu'elles aient les pieds ou les abattants mobiles, soit que d'une façon ou d'une autre elles se replient sur elles-mêmes pour tenir moins de place quand elles ne sont pas en usage.

Fig. 3975. Table articulée ; se fait avec tablette en toile ; vaut de 15 à 30 francs selon le bois.

Fig. 3976. Table portefeuille ; vaut de 90 à 150 francs.

Table gigogne, nom donné à une table formée de plusieurs tables rentrant les unes sous les autres et pouvant se développer ; Table gigognela figure 3977 en montre un spécimen ; prix depuis 30 francs. Toutes ces tables sont de fantaisie ; elles s'exécutent soit très simplement, soit avec marqueterie ou même peinture au vernis Martin ; leur prix varie donc et offre des écarts considérables.

Table escalier, petits meubles composés de gradins superposés et arrangés symétriquement ou librement ; ils s'exécutent très souvent en bambou ou imitation. Fig. 3978, 3919.

Table escalier, étagère et bureauLa table étagère diffère de la table escalier en ce que les tablettes sont régulièrement placées les unes au-dessus des autres. Les tablettes peuvent du reste prendre les formes les plus variées. Fig. 3980.

Table bureau. Fig. 3981.

Table pupitre, destinée à être mise sur le lit des malades et pouvant servir pour la lecture ou pour prendre les repas. Fig. 3982.

Table pour malade se pose à terre, se monte par crémaillère à la hauteur voulue et le pupitre s'allonge au-dessus du lit. Fig. 3983.

table pupitre et table pour malade

La figure 3983A représente un système ingénieux de table se repliant ; système remplaçant avantageusement les coulisses et les rallonges ; cette table est fabriquée par M. Ch. Roger, à Paris.

Table à rallong par Ch. Roger

Les tables de magasin sont destinées à recevoir les marchandises et plus particulièrement les étoffes ; ces tables sont en général très longues et construites très solidement. Les figures 3984, 3985 représentent celles qui sont en usage dans les magasins du Bon Marché, à Paris.

Table de magasin et table à dessinTables à dessin se font de plusieurs façons ; soit qu'elles consistent simplement en tables ordinaires très solides, à la hauteur voulue pour le dessin et parfois même la tablette pouvant s'élever au moyen d'une crémaillère fonctionnant dans les pieds, soit qu'elles comprennent sous la tablette une disposition quelconque pour dossiers, livres, cartons, etc. De toutes façons, ces tables sont toujours très simples, d'un bois très résistant et non sujet à travailler ; elles doivent être très solidement établies.

Fig. 3986. Table à dessin, exécutée par M. Pagé, menuisier à Paris, d'après le dessin de M. Lisch, architecte à Paris.

Table à dessin et portefeuille

Fig. 3987. Table à dessin et portefeuille, exécutée par M. Salomon, ébéniste à Thiars.

Table à dessin par M. VaillantFig. 3988 Table à dessin, exécutée par M. Vaillant, menuisier à Paris.

Les tables d'école sont également de plusieurs modèles ; chaque constructeur ayant à sa façon interprété les circulaires ministérielles qui fixaient les meilleures conditions d'établissement de ce mobilier.

Il convient de reproduire ici la circulaire qui réglementait cette question.

Circulaire ministérielle du 17 juin 1880. — Règlement mobilier (Classes).

Types adoptés. — Les tables-bancs seront à une ou deux places, mais de préférence à une place. Quatre types seront établis pour les écoles des communes dans lesquelles il n'existe pas de salle d'asile. (Ecoles à classe unique).

Trois types seulement seront adoptés dans les écoles qui ne reçoivent les enfants qu'à six ans, c'est-à-dire au sortir de la salle d'asile (Ecoles à plusieurs classes).

Un cinquième type pourra être établi pour les enfants dont la taille excéderait 1 m50.

On inscrira sur chaque table-banc le numéro du type auquel elle appartient, avec indication de la taille correspondante.

Les instituteurs devront mesurer leurs élèves une fois par an, à la rentrée des classes.

L'inclinaison de la table à écrire variera de 15 à 18 degrés, sans être jamais inférieure à 15 degrés.

Le banc sera fixé légèrement incliné en arrière, le dossier du banc consistera en une traverse de 0m10 de largeur dressée droite avec arêtes abattues. Le banc et le dossier seront continus ; toutes les arêtes seront abattues.

La tablette, dite à bascule, formée de deux parties se repliant l'une sur l'autre au moyen de charnières, est interdite.

La distance entre le banc et la tablette sera nulle, c'est-à-dire que la verticale tombant de l'arête de la ta ble rencontrera le bord intérieur du banc. Un casier pour les livres sera ménagé sous la tablette à écrire.

Un encrier mobile de verre ou de porcelaine, à orifice étroit, sera adapté à la table et placé à la droite de chaque élève.

Les traverses, barres d'attache, barre d'appui pour les pieds, reposant les uns et les autres sur le plancher sont interdits.

Table banc pour écoleLorsque M. Buisson, alors inspecteur général de l'enseignement primaire, fit établir cette circulaire, il la motiva par les considérations suivantes : L'enfant étant assis, il faut que ses pieds reposent en plein sur le plancher, la jambe étant perpendiculaire au sol, la cuisse formant un angle droit avec la jambe, et le tronc formant un autre angle droit avec les cuisses ; que le banc sera assez profond pour supporter la plus grande partie de la longueur de la cuisse. Il faut, enfin, pour que la partie inférieure de la colonne vertébrale ne soit pas trop chargée par le poids du tronc et pour obtenir une attitude équilibrée, que le banc soit muni d'un dossier sur lequel l'enfant trouve un appui sur la région lombaire.

La hauteur de la jambe (de la plante des pieds au-dessous de l'articulation du genou) donnera la hauteur du siège.

La hauteur du creux de l'estomac au-dessus du plancher, l'enfant étant assis, donnera la hauteur au-dessus du plancher de l'arête de la table.

Table banc d'écoleDe ces données, il résulte que les tables-bancs doivent être à une place ; à deux au maximum ; qu'elles seront de hauteurs différentes ; qu'elles ne seront pas fixées au sol ; et que les enfants, mesurés au moins une fois chaque année, seront placés par rang de taille et non pas par rang d'âge.

Ces instructions limitent de manière très précise les conditions essentielles de fabrication pour cette partie du mobilier d'école : les variantes apportées par les constructeurs ne sauraient donc porter que sur des détails ou des améliorations de détail.

Les figures 3989 et 3990 reproduisent les vues perspectives sur les deux faces d'une table-banc exécutée par M. Chassigneux, menuisier à Grenoble, d'après les dessins de M. Thiervoz, architecte.

Table banc d'écoleLes figures 3991, 3992 en reproduisent les coupes et plans.

Les parties de la table sont en noyer ; le dessus du siège et la tablette de la case sont en bois de sapin à fils serrés. Un système de bouchon d'encrier, en zinc, permet de sortir l'encrier à volonté pour le nettoyage. Un châssis, vissé sur le devant de la table, porte les cahiers de l'élève. Chaque table porte le numéro du type, la taille et l'âge de l'enfant pouvant aller à cette table. Le prix d'une table-banc est de 28 francs.

Table de bibliothèqueLes figures 3993-3994 donnent en élévation et en coupe le type des tables qui sont à la Bibliothèque de l'Ecole de droit.

Comme le montre la coupe, ces tables sont à double face avec, au milieu, une tablette séparative formant rayon, soutenue par une console isolant le lecteur et délimitant la place ; des champignons pour chapeaux ou vêtements sont fixés aux pieds, sous la tablette. Le dessin de ces tables est de M. L'Heureux, architecte.

De même que les tables ont des emplois multiples, innombrables, dont nous avons dû nous borner à indiquer les essentiels, de même, à toutes les époques, elles ont été l'objet de soins plus ou moins précieux de la part des ébénistes qui les ont exécutées.

Table renaissance école lyonnaise et école bourguignonneOn comprend, en effet, que s'il est des tables simples, faisant partie du mobilier courant, il en est d'autres beaucoup plus luxueuses, faites pour des châteaux, des installations princières, et qui sont devenues de véritables pièces de musée, fort intéressantes. Il suffira d'en montrer quelques-unes tirées de diverses époques.

Fig. 3995. Table, style de la Renaissance, XVIe siècle, qui appartient à l'école lyonnaise, ou du moins à l'école bourguignonne qui furent, l'une et l'autre, de grands centres d'ébénisterie fameux au XVIe siècle. Ces deux écoles ont beaucoup, entre elles, de points de ressemblance, tant au point de vue de la composition qu'à celui de l'exécution, ce qui s'explique par leur rapprochement ; l'école bourguignonne est d'une exécution moins finie.

Table d'époque Louis XIIIFig. 3996. Table, XVIe siècle, appartenant également à l'une des deux écoles indiquées ci-dessus.

Fig. 3996A. Table, XVIIe siècle, fin du règne de Louis XIII ; cette table fait partie du mobilier du château de Bercy.

Fig. 3996B. Table, XVIIe siècle, époque de Louis XIV ; fait également partie du mobilier du château de Bercy.

Table d'époque Louis XIV

Fig. 3997-3998. Tables, XIXe siècle, exécutées par M. Dumanoir, ébéniste à Paris.

Tables du XIXe siècle

Fig. 3998A. Table Modern' style, composée et exécutée par MM. Majorelle frères, ébénistes à Nancy.

Table de nuit ballon, lavabo, chiffonnier, pilastreTable de nuit. Tout ce qui a été dit plus haut au sujet des tables peut s'appliquer aux tables de nuit, aussi bien pour l'innombrable variété de formes qu'on leur donne que pour les soins plus ou moins grands de leur exécution. Entre la table de nuit la plus ordinaire, la plus courante, et celle destinée aux installations somptueuses, il y a, dans tous les styles, une quantité considérable de modèles de tous les genres, de toutes les formes, de tous les prix.

La construction des unes ne diffère pas beaucoup de la construction des autres, et il suffira de donner quelques modèles essentiels d'après lesquels on pourra établir toutes les variantes imaginables.

Table de nuit Louis XVFig. 3999. Table de nuit ballon ; la même se fait avec petite doucine (fig. 4000) et à pans coupés (fig. 4001).

Fig. 4002. Table de nuit lavabo.

Fig. 4003. Table de nuit chiffonnier ; la figure 4004, qui est à pilastre, représente le même genre, mais fermé.

Fig. 4005. Table de nuit vide-poche ; le même genre est Louis XV, figure 4006.

Fig. 4007. Table de nuit-wagon ; même genre à colonnettes, fig. 4008 ; ou à volet, fig. 4009 ; même genre que 4008, mais avec pieds Louis XV, fig. 4010.

Table de nuit de style Louis XV et ogivalFig. 4011. Table de nuit, style Louis XV.

Fig. 4012. Table de nuit à colonnes torses.

Fig. 4013. Même genre, mais chiffonnier.

Fig. 4014. Table de nuit, style ogival.

Fig. 4015. Tables de nuit, Modern' style, dessinées et exécutées par MM. Majorelle, ébénistes à Nancy.

Fig. 4016. Table de nuit, Modern' style, exécutée d'après les dessins de MM. Ch. Plumet et Tony Selmersheim, architectes à Paris.

Tables de nuite modern' style

Fig. 4017. Table de nuit, Modern' style, exécutée par MM. Majorelle frères, ébénistes à Nancy.

(1) Les figures 4015, 4016, 4020 sont extraites de l'Art Décoratif.

Panneau à table saillanteTable saillante, nom que l'on donne à toute partie de panneau ou autre réservée sur le nu des bâtis.

On appelle panneau à table saillante celui que l'on met habituellement dans le soubassement d'une porte extérieure pour empêcher que l'eau ne coule sur la traverse basse ; ce panneau est toujours en saillie sur les bâtis. Toutes les portes cochères (voy. cochère, porte), sont à panneau à table saillante ; la figure 4018 en est un nouvel exemple.

Mise à jour 2019-01-04


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